Chlordécone : « Une même catastrophe : deux façons de faire »

« Malcolm Ferdinand, chercheur au CNRS a comparé le traitement de la catastrophe aux USA et en France :

  • 2 jours après la pollution de la rivière après l’accident de l’usine américaine, le gouverneur de Virginie interdit la vente et l’utilisation du chlordécone, mais ordonne aussi la destruction des stocks. Il faudra 13 ans pour la France (sans parler de la destruction des stocks) ;
  • 2 jours après, des mesures sont prises pour interdire la pêche, 31 ans pour la France ;
  • 1 semaine après, les premières recherches sur le risque cancérogène sont lancées, il faudra attendre 22 ans pour la France ;
  • 1 mois après, sont lancées les recherches sur la contamination des aliments et des eaux, 30 ans après pour la France ;
  • 1 mois et demi après l’accident, commencent les recherches pour dépolluer le site. 20 ans après pour la France ;
  • 6 mois après, une enquête du Sénat américain est ouverte, complétée six mois plus tard par une enquête de la chambre des représentants. 27 ans après pour la France.

Dans les deux ans qui suivent la catastrophe, plusieurs actions en justice sont menées contre l’usine et la mairie. Des pêcheurs et des ouvriers sont partie prenante. En deux ans, la justice est rendue. La mairie et l’usine sont condamnées chacune à payer 30 millions de dollars d’amende (123 millions d’euros actuels). Avec une partie de cet argent, l’Etat de Virginie crée une fondation pour l’environnement toujours active. En France, 42 ans après, la justice reste muette. (Source : Gina Solibo)

Pour aller plus loin, voilà la vidéo (l’interview commence à 3’33 mn) et le compte-rendu de l’audition de Malcolm Ferdinand.